Lorsque j'ai commencé à écrire La Belle au bois d'ébène, je ne cherchais pas à raconter une simple histoire d'amour. Je voulais invoquer une mémoire. Une mémoire ancienne, vibrante, enracinée dans les terres rouges de l'Afrique, dans les regards silencieux des femmes, dans les silences des serviteurs et dans les chants oubliés des ancêtres. Aminata m'est apparue comme une vision : belle, libre, mais aussi enfermée. Son visage, son âme, ses larmes, ont guidé ma plume. Elle est cette femme noire que l'histoire a trop souvent enfermée dans des cadres- cadres sociaux, esthétiques, coloniaux, patriarcaux. J'ai voulu briser ces cadres, ou plutôt les métamorphoser en miroir. Que reste-t-il quand on enlève la couche de vernis ? Une femme, une voix, une lumière. À travers ce roman, j'ai aussi voulu interroger les pouvoirs de l'art. Peut-il aimer ? Peut-il blesser ? Peut-il guérir ? Le tableau qui enferme Aminata devient ici symbole : de fascination, de domination, mais aussi de transcendance. Il est à la fois prison et passage. L'art, comme l'amour, peut détruire s'il n'est pas guidé par le respect, l'écoute, et la conscience. Moussa, Kemo, Fodé, le Commanditaire : chacun incarne un visage.
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