J'écris ces lignes par de tristes journées de mai, glaciales, pluvieuses. Elles chagrinent d'autant plus qu'elles ont saisi le cur presque en renouveau ... Car avril déjà avait été magnifique. Il triomphait dans le sourire facile des femmes sur les avenues, dans la teinte pâlie des toilettes mi-claires, dans la joie alerte des arbres se hâtant de vêtir leur nudité. On avait dit adieu, sans regret, aux bûches de la cheminée qui n'arrivaient pas - combien pas ! - à remplacer, pour les frileux que nous sommes, notre soleil des Antilles ... Dans les jours qui avaient vécu, on avait beau se tenir au plus près de la flamme pétillante, le malaise persistait, s'étendait jusqu'à la pensée qu'il rendait paresseuse, inerte, endolorie ... Un sang d'agnelet, anémique et fade, circulait difficilement dans les veines barrées ... La plume tombait des doigts gourds ... Et en face du papier tout blanc on s'anéantissait, n'ayant plus la force de courir après l'idée, l'image fuyante.
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