Manger se dit "manger le riz" en vietnamien, japonais, santali, laotien ou siamois. Plus de quinze cents millions d'hommes doivent au riz leur pitance quotidienne. Du Haut-Laos à Madagascar, de la Basse Casamance à la Chine ou au Japon, la riziculture inondée impose, à l'encontre des autres agricultures céréalières, des paysages visiblement voulus par l'homme. D'aucuns ont parlé de "civilisation du riz", attribuant au riz et aux contraintes de l'irrigation l'efflorescence de l'esprit d'association, du respect des obligations communes, et, -pourquoi pas -, de pouvoirs centralisateurs aptes à encadrer des multitudes sur de vastes étendues. Mais, rappelle Pierre Gourou avec l'érudition qui est la sienne, de hautes civilisations asiatiques sont nées hors des rizicultures et des peuples aux encadrements sans ambition impériale ont su cultiver de bonnes rizières. La riziculture inondée est une des techniques qui forment une civilisation - elle n'est pas à soi seule une civilisation. Pierre Gourou révèle combien cette technique identique se conjugue selon les civilisations sur le mode de la diversité diversité des densités humaines, modifications des pratiques culturales, foisonnements des croyances, des rites et des interdits. > Pierre Gourou, un des plus grands noms de l'Ecole géographique française, a longtemps enseigné au Collège de France. Il a récemment publié Terres de bonne espérance: le monde tropical (1982).
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